j'préfère rêver ma vie a être un oiseau, plutôt que la perdre à rêver que j’ai des ailes † LEANDRE
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j'préfère rêver ma vie a être un oiseau, plutôt que la perdre à rêver que j’ai des ailes † LEANDRE
Routine du matin de se regarder dans la glace pendant une bonne trentaine de secondes ; de se poser intérieurement, comme un mantra bien ficelé et habituel, pour se répéter avec insistance que cette journée ne sera pas la dernière. Ne pas être certain de rentrer au bercail, de glisser les jambes sous la table en allumant la télé, c’est ce que Léandre ressent tous les jours dès le réveil ; une peur qui ne s’éteint pas à la nuit tombée. Toujours sur le qui-vive, toujours prêt à bondir aux moindres bruits, comme un stressé de la vie. Et pourtant, c’est seulement la preuve de sa principale qualité, l’observation ; qui va de paire avec la prévention. Léandre contemple, constate, imprimé et se lance ; il sait se faire patient, c’est quelque chose qu’il a appris chaque jour durant ; trop habitué à serrer les dents depuis sa plus tendre enfance. Un art que l’homme a sublimé à l’adolescence, pour devenir un rituel une fois adulte. Courbé l’échine, mais ne pas donner la patte, tenir ses positions. C’est un inspecteur de police, un flic, mais un flic est avant tout un homme et c'est ce genre de flic. Le bon flic. Presque le Jean Paladin des causes perdues, capable sans aucune once de remords de faire preuve d’insubordination. Léandre à sa propre conception de la justice, mais sa principale raison de se lancer dans ce métier de merde, c’était justement de préserver la population. D’être là pour aider et défendre… Ce qu’il n’a pas pu faire autrefois, pour elle.
Et pourtant Léandre ne se fait pas d'illusions, il sait qu’il n’est pas un héros malgré ce putain de syndrome. Il sait pertinemment qu’il ne peut pas venir en aide à tout le monde et ses débuts en tant que flic le lui ont bien trop vite révélé. Perdre un collègue aussi tôt dans sa carrière lui a enseigné que la vie était bien trop courte. La prévention de sa mère, l’insistance de son père pour ne pas se lancer dans cette “idée suicidaire” - qu’il n’aura jamais écouté, voulant vivre sa vie et non pas celle toute tracée parce qu’il est fils de PDG - n’en faire qu’à sa tête et ne pas le regretter. Léandre c’est cet homme qui considère ne rien devoir à personne, qui se dit que la vie est une cour de récréation sinon elle n’est rien ; qui préfère vivre avec des remords plutôt qu’avec des regrets. C’est un homme qui a la peur au ventre de mourir, de s’éteindre sans n’avoir rien accomplis, qui est terrorisé à l’idée de ne rien avoir vécu. Vivre, ce n'est pas prouvé que l'on vit, bien au contraire, vivre pour lui est une philosophie à elle toute seule. Mais trouver un sens à cette dernière, c'est son aspiration première ; et il pense qu'en aidant son prochain, c'est le départ pour comprendre pourquoi c'est lui qui est là et pas un autre.
Autrefois, il était souvent guilleret ; un sourire perpétuellement niché sur le faciès, le garçon populaire dès le collège, continuant cette ascension malgré lui au lycée et encore aujourd’hui, cette image lui colle à la peau - il était tantôt frivole, tantôt à l'ouest. C'était un jeune homme en quête de savoir, mais doté d'une curiosité éphémère, d'une assiduité exemplaire, mais cruellement passagère. un génie qui aimait tout comprendre, tout connaître, tout étudier, se plongeant sans arrêt à la perfection dans ce qui s'apparente à l'excellence ; parce que c’est ce qu’on lui demandait malgré qu’il rechigne - s'oubliant souvent, les trois quarts du temps. C'était un jeune homme à la simplicité touchante, mais à l'arrogance navrante. il était beaucoup de choses dans son adolescence ; aujourd’hui Léandre se sait totalement différent. Beaucoup plus enclin à ronger son frein, à calmer ses ardeurs au lieu de les faire exploser; de laisser son esprit analytique le contrôler ; mais cela n’est réel que dans le cadre de son métier. Le reste du temps, c’est un homme impulsif, se laissant contrôler par ses émotions, un brin trop empathique et révolté. Se sentir comme Atlas et tout pouvoir porter, se dire qu’il est capable de tout surmonter, quelles que soient les difficultés… Mais chuter. Fatalement. Car la réalité est toute autre et Léandre l’a déjà appris à ses dépends et malheureusement, il continue de se jeter corps et âme dans cette vision nihiliste ; sa conception d’un bonheur qui restera à jamais factice. Car le monde est bel et bien fait de noir et de blanc, la nuance de gris à jamais passagère.
Le déni, c’est corrosif, c’est un fléau et pourtant c’est un sentiment qui a longtemps régi sa vie. Découvrir les couleurs en la voyant, recouvrer comme des sens perdus alors qu’il ne les avait jamais réellement vécu, mais passer outre, faire comme si de rien était. C’est la preuve irréfutable de son égoïsme et de son imbécilité, car oui, il arrive à Léandre d’être un abrutis complet. Ou plutôt, il se fait passer comme tel ; c’est bien plus facile d’être un idoit aux yeux des autres que de ne pas les décevoirs en agissant comme il devrait le faire. Léandre ne l’avouera jamais, mais c’est bien présent, il a peur de ne pas être assez, chaque jour de sa vie. Un égo surdimensionné ? C’est bien possible. Combien de fois a-t-il lus la déception dans les yeux de son père ? L'incompréhension dans ceux de sa mère ? Dans ceux de ses professeurs qui en avait assez de son comportement suffisant alors qu'il frôlait chaque jour l'excellence ? Mais le garçon à l'époque ne comprenait pas encore le mal que son propre comportement allait lui faire plus tard. L'ignorance, l'indifférence, la fuite ; c'est ce à quoi il a été confronté avec elle. Ils partageaient tout, pour finalement s'éloigner. Un sentiment est né, celui de ne pas être assez et ce sentiment ne l'a jamais réellement quitté. Il le trâine comme un boulet en espérant le voir un jour s'alléger. C'est pourquoi il travail d'arrache pied, pour cela qu'il vient toujours en aide aux autres ; pour racheter sa bêtise. Car il n'a rien vu, il n'a pas été là, il le sait et il ne peut que récolter ce qu'il a semé.
CALME ★ TÉMÉRAIRE ★ PATIENT ★ BRUSQUE ★ PRAGMATIQUE ★ CYNIQUE ★ LUNATIQUE ★ INTRÉPIDE ★ RÉSERVÉ ★ IMPRUDENT ★ MALADROIT ★ TENACE ★ ORGUEILLEUX ★ SUFFISANT ★ EMPATHIQUE ★ RASSURANT ★ SARCASTIQUE ★
Tu te rappelles ? On était là, posés, on était bien. On se tenait pas la main, on regardait le ciel en se disant que tout irait mieux demain. On restait la plupart du temps silencieux, sans prétention de vouloir briser ce cercle pieu, comme si prier pouvait être bénéfique pour nous deux. On croyait en quelque chose ; pas en dieu, juste que ça irait mieux. Mais toi et moi on se trompait. — Souvenir d'adolescents ; elle & lui.
J'me souviens de c'jour maudit où il s'est braqué et qu'il a commencé à tout envoyer valser à travers le salon. Je me souviens de ma mère qui tente de calmer le jeu, de faire en sorte que la tension retombe d'un cran, de faire en sorte qu'on parle au lieu d'hurler. Je me souviens du vase rempli de fleurs pour la fête des mères qui éclate près de mon oreille en heurtant le mur. Les éclats qui passent devant mes yeux, qui me zèbrent la joue, le picotement que ça implique et le rouge qui tâche mon tee-shirt blanc. Je me souviens de la colère qui monte, de mes poings qui se serrent ; mais je me souviens surtout que j'ai pas bronché. J'ai arrêté de parler. J'ai encaissé. Le seul support psychologique que j'avais, ce n'était pas ma mère, ce n'était pas ma meilleure amie, ce n'était certainement pas mon père, c'était ce filet de sang qui coulait le long de ma joue, me rappelant indubitablement dans quelle famille de merde j'avais vu le jour ; et je l'oublierais jamais. — Souvenir d'adolescents ; une famille ruinée.
- Tu crois qu’on va s’en sortir ?
- J’sais pas, mais j’te cache pas que ça sent mauvais.
- J’veux rentrer tôt ce soir, j’ai un truc à fêter avec elle.
- Ah ouais ? et quoi donc ?
- Nos trois ans ensembles, si j’rentre tard elle va me passer un savon.
- T’inquiète pas mon frère, on rentrera au bercail. — Souvenir d'adulte ; avant l'intervention du S.W.A.T.
J'suis désolé, j'suis désolé, j'suis désolé, j'suis désolé... Et je sais putain, je sais très bien que ça le ramènera pas. J'pensais pas que ça se passerait comme ça. J'suis désolé Jake, putain, j'suis tellement désolé de pas avoir pu t'sortir de là. — Souvenir d'adulte ; un flic en deuil.
- Tu dois être présent Léandre, c’est ton père…
- Et alors quoi ? Sous prétexte que c’est mon paternel j’dois me pointer à son enterrement ? Il a jamais agit comme un père aimant maman; tu t’en rend compte ou pas ?
- Mon fils, j’t’en prie, ta soeur sera là, elle aura aussi besoin de soutien.
- Non maman, désolé, j’me ferais pardonné un jour de Fiona et toi, mais ça j’peux pas… Ce serait hypocrite de venir… — Souvenir d'adulte ; la perte d'un géniteur.
Y’a une table qui vole à travers la classe, des chaises qui suivent le mouvement ; j’me souviens d’élèves qui se cassent en courant, sans doute pour aller chercher un prof, très certainement. J’me souviens de la colère que j’ai ressentis, que j’ai laissé exploser comme j’ai rarement péter un plomb dans ma vie. J’me souviens d’une étreinte chaude autour de mon torse, sans doute pour me calmer, j’avoue que ça, j’suis pas certain encore aujourd’hui. Quand j’ai capté qu’elle se faisait harceler, ou plutôt, quand on m’a mit la réalité sous le nez, celle que j’avais jamais vu, mon sang il a fait qu’un tour et j’ai juste eu envie… Ouais, de tous les éclater, d’les faire payer. Fallait que quelqu’un mange, fallait que quelqu’un paye ; de toutes les personnes que j’connais, c’est la seule putain, la seule qui méritait pas ça. Non, personne ne mérite de subir ça, d’être traité comme ça. Et aujourd’hui putain, aujourd’hui y’a tout qui a changé. Si j’pouvais revenir en arrière, c’est sans doute ça que je changerai, chez moi, chez les autres. J’me souhaiterai de pas être aveugle, j’leur souhaiterai d’être moins cons et imbuvables. D’être juste… Plus humain ? — Souvenir d'adulte ; une séance chez le psy.
- Et aujourd'hui justement ? Comment vous sentez vous ?
- J'crois que j'me sens bien. J'veux dire, j'ai pris une balle, mais j'suis en vie.
- Votre blessure, elle vous pèse moins ? Vous n'avez plus peur des bruits qui détonne ? Vous n'avez plus de paralysie à la moindre inconvenance ?
- Non, j'me sens clairement bien, j'vais mieux, j'retourne courir avec mon chien, je regarde des films d'actions au cinéma, j'peux voir du sang sans m'sentir mal.
- Et le jour de la fusillade, le jour de la perte de votre collègue, est-ce que vous vous en rappelez ?
- Je...
- Prenez votre temps.
- J'ai menti doc.
- Menti ? Et à quel propos ?
- Je me rappelle de tout. Dans les moindres détails... De la brûlure de la balle qui se loge dans mon torse, à celle qui se loge dans la tête de Jake. Des gens qui nous sortent de la barraque dans un brouhaha assourdissant... Je me souviens de tout.
- Je vois... Et pourquoi avoir menti ?
- Parce que j'pensais pouvoir le surmonter, à ma façon, de pouvoir porter ce poids.
- Léandre, je vous l'ai déjà dis, vous n'avez pas à vous faire "plus fort" que vous ne pouvez l'être. C'est un poids que votre père a mit sur vous toute votre vie, mais vous devez vous préservez.
- Je sais. C'est pourquoi je vous l'avoue aujourd'hui, parce que j'veux que ça change... J'ai besoin que ça change. — Souvenir d'adulte ; un nouveau départ.
PRONOMS : Elle/Il/Osef ; vraiment y'a pas de lézards
TW : harcèlement sexuel / inceste / violence animal
AUTRE CHOSE ? Ouais c'est en cours et loin d'être fini mais la deadline pour poster c'était aujourd'hui, so c'est fait me jeter pas des pierres ; le reste arrive incessamment sous peu promis mais pas juré faut pas déconner.
CREDIT IMAGES ET CODE En cours de rédaction. Code réalisé par le sang de la veine aka Ange (petitprincetm)
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