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Message par Invité Jeu 11 Juin - 18:43

Il n’y a rien à faire.
Un poing s’écrase sur la table, c’est la débandade. Quelque chose qui te fais perdre ton sourire de façade, qui fait tressaillir tes épaules. Une forme de violence nouvelle que tu ne connaissais pas, dont tu ne te doutais pas. Ce qui s’opère est mécanique, dénué de raisonnement. Tu es là, mais tu ne réagis pas. L’implosion t’amputes. Il n’y a rien de consolant, de satisfaisant dans ce geste désiré mais perpétué au mauvais moment. Les intentions n’y sont pas, rien n’est là pour augurer une quelconque sincérité. Tu es en réalité épouvantée par la tristesse de cette réalité, la passivité dont vous faites preuve. La simplicité avec laquelle tout peut-être broyé par un geste loin d’être anodin.

Ton cœur s’est emballé au point de se déchirer. Les raisons ne sont pas charnelles, il n’y a rien dans ce geste qui aurait su emballer tes sens, les enamouracher d’une quelconque manière. C’est l’angoisse qui est venu s’immiscer, une crainte sans fond, informe qui est venu délier tes tissus cardiaques. Il y a eu dans cet acte un élan désespéré, un relent de sentiments passés. Et c’est un goût amer qui t’es dorénavant laissé tandis que ton regard scrute durement cette silhouette inconnue. Il y a une forme d’effroi dans tes prunelles qui refusent de se détourner de ce triste spectacle. Celui d’un homme brisé, qui se noie et perd pieds, qui n’a à offrir que le cadavre de ce qu’il a été. Et qui, dans une impulsion dernière, tenterait d’embarquer le peu qu’il te reste dans sa perdition sans fond. C’est l’odeur fade et le goût effacé du whisky, du tabac froid. Les mots viennent achever, clore cette parenthèse attristée. Tais-toi. Cela résonne comme un ordre froid, tu as le sentiment d’être accusée. D’être celle ayant provoquée cette dégringolade et tu ne saurais dire pourquoi cela te touche pleinement. Mais tu ne saurais nier indéniablement, protester. Alors tu te mures dans un silence mortuaire, ton regarde effaré, effrayé cherchant un contact. Mais celui-ci se heurte à l’évitement qui creuse davantage tes poumons sifflants, rogne ton palpitant qui ne sait plus où donner de la tête. Qui joue sur un rythme affreux, manque des temps, des battements. Sentiment de chute. C’est ainsi que se traduit communément la déception, celle qui dans sa débâcle, plante ses ongles dans la chaire, griffe en s’agrippant lamentablement. À ce moment-là, tu es en ruines. Alors ton regard insiste, s’accroche, tu cherches un moyen de ne pas  te détourner complètement, de ne pas te séparer irrémédiablement.

Ne dis juste plus un mot. Ce n’est pas tant que tu espères Gabrielle, que tu possèdes les rêves d’une innocente. Mais te voilà au pied du mur, à contempler un homme que tu te dis, avoir peut-être idéalisé. Dont les actions et les dires t’ont déjà bien assez heurtée mais à qui tu continues de t’accrocher inexplicablement. Pourtant, te voilà terre-à-terre. Tu es incapable de porter à bout de bras, de soutenir. Tu n’es pas de ces femmes-là, patientes, sur le quai de la gare. Tu ne possèdes ni leur compréhension, ni leur douceur. Ce que tu entrevoies, voit, t’effraies, te dépasse. Tu as le sentiment d’être une idiote, une égoïste, qui fasse à la réalité, décide finalement de reculer. Mais parce que tu es une fidèle, qu’il y a en toi une étrange loyauté et sûrement l’espoir de te tromper, tu es toujours là. Assise, à regarder la fin d’une ère, de quelque chose qui touche à sa fin et qui se meurt doucement. Là où tu devrais détourner le regard, là où le morbide frappe, tu es toujours de celle qui s’imprègne, qui se fait du mal avec cette foutue persistance rétinienne. Je suis désolé de ce que je viens de faire. Tes dents mordent l’intérieure de ta lèvre inférieure, tes paupières tombent et tu restes ainsi, crispée, désolée, à respirer de manière accablée.

Il y a des phrases que tu entends sans les écouter, tu tentes en réalité de te concentrer pour te contenir. La situation est cruelle depuis le début, mais vous voilà au paroxysme. Ta main glisse autour du paquet de cigarettes que tu tentes de ne pas malmener, tu en tires une du bout de tes doigts peu assurés, sentant ta confiance s’en aller. Tu sens bien que ton assurance se meure, qu’elle s’efface pour laisser place à une attitude bien moins reluisante. Car le fond sonore qu’il produit bourdonne, résonne autour de toi dans la pièce. Aussi sourde que tu aimerais l’être, tu ne peux pas complètement éviter les mots qu’il prononce. Tu entrouvres tes yeux, rassemble le peu de courage qui te reste pour relever ton menton et faire face. Je ne suis qu’un lâche. Ses mots font écho aux tiens et c’est bien cela qui t’enfonce dans ton assise rigide qui appuie sur ta carcasse crispée et misérable. Tu regrettes tes mots, à chaque instant davantage. Je ne suis plus que l’ombre d’un homme que tu as connu. Tu allumes avec difficulté ta cigarette, passant ta main sur l’un de tes sourcils jusqu’à ta tempe. Tu ne l’as pas dis clairement, tu n’aurais pas osé prononcer ces mots. Mais malgré ton silence, il a deviné tes pensées, ce que tu tentais de cacher en pensant le préserver. Mais Alekseï n’est pas bête, là est bien le problème. Ce qui t’avais plu chez lui dans le passé, cette intelligence, cette droiture, étaient devenues en ce moment tes pires ennemies. Et tu te maudissais silencieusement qu’il n’ait pas été autrement. Moins conscient, moins entier. Qu’il s’autorise à vivre, à respirer, plutôt qu’à un exile désiré aux relents punitifs. Et cette manière de penser versatile, c’est tout toi. Toi qui est sur le point de partir, d’abandonner, tu trouves encore le temps de penser à des situations parallèles, qui ne seront jamais de ce mondes, avortées avant même d’avoir pu exister. Qui ne seront jamais des options. Tu ouvres pleinement tes yeux, le regard vide. Il y a de la détresse dans tes prunelles bleues, un instant de perdition. Il veut comprendre, tu lui dois bien ça. Car c’est toi qui a provoqué tout cela, qui est venu, a remué le passé. Sans ta venue, ta détermination à déterrer ce qui est si laid, vous n’auriez pas eu à souffrir de vos maux.

À deux doigts de lâcher prise, de laisser tomber.
Tu serais prête à ne plus jamais te retourner, à accepter la défaite. Battre en retraite. Mais avant il faut terminer ce qui a été commencé. On ne tourne pas le dos en pleine cohue, pas sans la permission ou bien la victoire. Mais tu sais que ce soir, il n’y aura que vous, deux perdants. Me poursuivre. Les mots te heurtent, coup au cœur qui te prend au dépourvu. Cigarette toujours à la main, tu t’étends contre le dossier, détends ton corps jusqu’alors crispé. Touché coulé, tu es à terre. Tu jettes ta nuque en arrière, que ton regard soit rivé vers le plafond. Et tu dégluties péniblement, les yeux humides. Ta fierté, malgré la gravité du moment, ne te permet pas de faire face pleinement.

« Pourquoi? » Un sourire gêné, embarrassé s’étend sur ton visage prêt à lâcher. Mais tu tiens bon, car tu es de ceux qui se forceront toujours dans la dignité. Si ta voix tressaillit, qu’elle trahit l’émotion, que tu sens le bout de tes écrous tremblants, tu continues pourtant. « Parce que je trouvais ça injuste de pas avoir le fin mot de l’histoire. Je voulais juste éparpiller ma frustration. Je voulais que tu me donnes une raison de t’en vouloir. Et c’est fait. Pas comme je le voulais, ni comme je l’imaginais. Je voulais être égoïste, pas être blessée dans le processus. Mais c’est fait. » Tu tentes de parler d’une voix claire et nette, mais ta détermination se perd au fur et à mesure, il y a des fausses notes. Tu finis par couvrir tes yeux de tes deux mains, qu’il ne puisse rien entrevoir. Que la moindre trace des tes yeux larmoyants soient cachés. Car en cet instant, tu représentes toute la vulnérabilité que tu tentes habituellement de balayer ardemment. Tu sens tes membres fébriles être délicatement secoués, tu sais que ton torse soulevé par ta respiration saccadée pointe du doigt ce que tu tentes à tout prix d’enfouir. Tu te permets cet instant de faiblesse, celui où tu craques. Cela devient trop compliqué de feindre l’ignorance. Tu restes ainsi quelques minutes, qui te paraissent être une éternité, à pleurer en tentant de contenir, de te créer un peu d’intimité.

Mais tu finis par te redresser, le dos courbé, tes coudes posés sur tes genoux. Si tes sourcils sont froncés, que ton expression paraît davantage en colère qu’attristée, l’humidité sur ton visage te trahit. Et tu tu t’humectes les lèvres Gabrielle, comme si tu avais repris du poil de la bête. Soufflant la fumée de ta cigarette, tu essuies pudiquement le coin de tes yeux, te redressant. Tu parais furieuse. Malgré tes états d’âmes, ce que tu ressens, il y a bien quelque chose que tu ne peux pardonner. Cet instant de faiblesse que tu viens d’avoir, l’animal blessé que tu es, auparavant terrifié, qui jette ses dernières forces.

« Tu as raison Alekseï. Tu ne sais que annihiler. J’ai été bête de croire que je pourrais te changer. Qu’il suffirait d’être là, t’épauler… » Ta phrase reste en suspens, il reste un dernier élément à citer. Mais tu te refuses à le prononcer. Car ça n’en vaut plus la peine.

HRP — bsr j'ai enterré le fun et la joie de vivre pour répandre leurs cendres sur ce rp ♥

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Message par Invité Jeu 11 Juin - 21:00

I can't control ; I lie awake And watch it all It feels like thousand eyes I'll be the calm I will be quiet Stripped to the bone I wait, No, I'll be a stone, i'll be the hunter Tower that casts a shade — FEAT GABRIELLE

Musique — Tu as toujours eu cette facilité déconcertante pour le chamboulé Gabrielle. De part tes réactions, tes regards, tes gestes. Il y a quelque chose chez toi qui attire, comme un aimant ; il a longtemps lutté contre cette force d'attraction - peut-être est-ce une des raisons pour lesquelles il n'a rien dit ; une parmi tant d'autres. C'est ce qu'il est Alekseï finalement, un homme qui manque cruellement de courage devant toi. Malgré cette distance qu'il a mit, tu es venue à lui, tu as imposé tes règles, qu'il a brisé sans réfléchir, agissant comme si cela ne lui coûtait rien - comme si c'était la dernière fois qu'il te voyait. C'est ce qui l'a poussé, sans aucune once de remord finalement, à capturer tes lèvres, un instant de rêve enveloppé de volupté ; avant de fatalement se ramasser en beauté. Alekseï n'a pas géré, il le sait, mais c'est bien le propre de l'homme que de cumuler les erreurs, les échecs, pour en sortir meilleur. Et si tu savais Gabrielle, à quel point il se sent mieux désormais qu'il a fuit l'armée…

Alors peut-être que tu comprendrais un peu mieux son entreprise. Le voilà qui déglutit difficilement, tout comme toi apparemment, qui cherche tes mots après son écart de conduite plus que déplorable. Il ne t'a pas habitué à cela, n'est-ce pas ? Lui qui était autrefois gentleman. Et voilà que tu daignes parler de nouveau, pour le laisser un peu plus sur le carreau. "Pourquoi ?" Un sourire qui le foudroie, l'empêchant de bouger. "Parce que je trouvais ça injuste de ne pas avoir le fin mot de l'histoire. Je voulais juste éparpiller ma frustration. Je voulais que tu me donnes une raison de t'en vouloir. Et c'est fait. Pas comme je le voulais, ni comme je l'imaginais. Je voulais être égoïste, pas être blessée dans le processus, mais c'est fait." Ne croit pas être la seule blessée dans l'histoire Gabrielle, parce que tes mots viennent de le lâcher dans le vide - et tu peux facilement t'en apercevoir si tu vois la trajectoire de ses paupières ; elles aussi atterrissent finalement parterre.

Oui, il s'en veut, c'est un fait indéniable ; peut-être qu'il aurait du agir autrement, te parler avant de prendre les devants, de partir sans se retourner, comme si tu n'étais rien. Il ne s'est pas mit deux secondes à ta place, il n'a pensé qu'à lui, comme un égoïste, ce qu'il n'a jamais été… Sauf cette fois-ci. As-tu pris cela pour une trahison Gabrielle ? Est-ce que tu vois chez lui quelqu'un qui ne mérite plus aucune considération ? C'est ce qu'il faut. ((Non, c'est faux.)) Voilà pourquoi il ne souhaitait pas te revoir Gabrielle ; parce que tu bousilles tout chez lui, jusqu'à la moindre de ses résolution. Que va-t-il bien pouvoir faire maintenant ? L'homme n'en a aucune idée, il se sent comme damné, incapable de réellement avancer sans que tu ne le pousses, que tu le secoue. Et pourtant, il y a peu de temps, il y arrivait sans mal. Pourquoi est-ce que t'es réapparu dans sa vie Gabrielle ? Sa tête baissée, la main de chair passe devant son front, alors que l'orage dehors gronde, faisant trembler les fenêtres fines, crépiter le bois vieux. Et la dernière sentence, irrévocable, claque de concert avec le tonnerre. "Tu as raison Alekseï. Tu ne sais que annihiler. J'ai été bête de croire que je pourrais te changer. Qu'il suffirait d'être là, t'épauler…"

Il ne te laisse pas terminer, le voilà qui s'avance vers toi, de sa stature toujours aussi impressionnante, le regard sombre, sa main se pose derrière ta nuque, pour te rapprocher de lui, son front rencontrant le tien instinctivement, ses prunelles s'ancrant avec les tiennes. « Tu le peux, tu as toujours pu et c'est bien ça le problème. » Son souffle aux effluves de whisky se pose sur ton faciès, avant qu'il ne recule, attrapant une nouvelle cigarette, se détournant de toi pour éviter de véhiculer chez toi d'impossible chimère. « C'est pour ça que je ne t'ai rien dis. Car un mot de toi, un seul de tes regards et j'aurai vacillé, je ne serai pas parti. » Dos à toi, prenant une nouvelle bouffée de sa clope, l'homme cherche un point d'ancrage, un endroit ou arrimer ses yeux azures. Une main sur la nuque, le coeur battant, il sent, que son honnêteté lui échappe, qu'il n'arrive plus à la réfréner. « Oui Gabrielle, j'annihile alors que toi tu embrases, tu calcines toutes mes résolutions, mes états d'âmes ; comme si cela ne valait rien. Mais ne croit pas que cela ne m'en a pas coûté. »

Parce qu'être loin de toi, ne pas savoir ce que tu pouvais devenir, ça l'a bouffé ; mais il a choisit sa propre existence, pour ne plus se perdre, pour ne plus se considérer comme un monstre, dépourvu d'humanité. « Qu'est-ce que tu crois ? Que ça a été facile ? Non. Ça ne l'est pas, jamais quand ça te concerne. Et savoir que j't'ai… Blessé… » Le mot l'étrangle, l'empêche de continuer ; il déteste ça, mais Alekseï sait, il est le propre instigateur de votre malchance, de votre déchéance. Et le tonnerre gronde, se fait de plus en plus hurlant, comme ses pensées internes qu'il n'arrive pas à évacuer. « J'aurai aimé que tout cela soit différent, j'aurai aimé te dire que j'reviendrai un jour. Mais c'est impossible et tu sais très bien pourquoi Gabrielle. Si je reviens, on me fusillera, c'est tout, il n'y aura pas d'échappatoire. »

C'est la réalité à laquelle la cour martiale fait face, il n'y échappera pas, malgré son ancien haut grade. C'est comme ça. Soupirant, écrasant sa cigarette dans un cendrier, il reprend une gorgée de boisson avant de terminer sa énième justification… « Tu mérites mieux que de courir après un abrutis fini comme moi, j'en vaux clairement pas la peine à t'entendre. »

Ô Alekseï, cette façon détourner pour entendre quelque chose qu'il n'obtiendra jamais ; qu'il ne dévoilera pas lui-même. 

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Message par Invité Jeu 11 Juin - 23:12


m u s i q u e ;
Ça te frustre tant et si bien.
Tu tentes Gabrielle, de garder ta stature inanimée, de te fourvoyer. Pourtant tu sens tes genoux se tendre, tes poings se serrer. Le mouvement de tes canines sur ta chaire rosée. Et le menton levé en toute défiance sous tes yeux plissés qui combattent de se rendre face à ton cœur crevé, tu souffles.
Respiration saccadée sous ta posture que tu veux toujours solide, tu tentes de garder la tête haute. Et tu aimerais la voir crever ta foutue loyauté, tu voudrais qu’elle se vide dans les caniveaux des bas quartiers, qu’elle se mélange à tous les maux. Qu’elle se fasse malmener, piétiner, lacérer, par tous les passants qui seront là à l’ignorer.
Elle te pèse, vient te remuer alors que tu souhaiterais seulement pouvoir l’ignorer. Et son front contre le tiens te fais fermer les yeux un instant, pressant tes paupières comme si tu souhaitais que celles-ci restent collées. Un battement de cils, plus tard, c’était déjà terminé.
Tu as certes reculée sous la surprise, mais ce n’était pas pour fuir. Et tu l’entends parler, se justifier, t’expliquer.
Tout ce que tu savais déjà, que tu avais peut-être désiré enfermer en toi. Ignorer jusqu’à l’impossible, jusqu’à l’aveuglement à l’épreuve des sentiments.

Le regard mort, tu t’es soudainement inanimée.
Ta nuque s’est relâchée, ton visage est venu se pencher au-dessus de tes épaules baissées. Comme si toutes forces t’avaient quittées.
Il n’y aura pas d’échappatoire.
Devant toi gisent les cadavres de tes tentatives. Toutes étalées sur le plancher éclaté, elles n’ont pas eu le temps de gémir qu’elles étaient déjà mortes-nées. Tu as tenté. Tes atouts, tes mots, ton chantage, ta colère, tes larmes. Tu es toi-même dépitée par ton manque de poids, par la pauvreté de tout ce que tu as tenté.
Tu vois en toi un désespoir profond.

Milles et unes idées te sont pourtant venues. Créées par ta peur de renoncer, animées par ce besoin de repartir avec une mission nouvelle. Quelque chose qui guiderait tes pas, qui viendrait soutenir tes théories fantasques. Celles qui gravitent autour de ta conscience ébréchée, ébranlée, bandes de rapaces assoiffés. La moindre lueur. Un hochement de tête, une syllabe prononcée, le moindre signe trahissant qu’il ment, qu’il désire être aidé, qu’il reste en lui quelque chose à ranimer.

Tu te sers un nouveau verre.
Tu ne sais plus à quoi il faut boire, qu’est-ce qui doit être fêté ou bien, ce que tu désirerais oublier. « Je sais. Que rien de tout ça n’est facile, que ta décision a été prise. » Le bout de ton index trempe dans le liquide, tu le portes à tes lèvres tout en parlant. Comme pour te rappeler le goût, une piqûre de rappel que ce liquide a un goût affecte. Te préparer à le boire.

« Je comprend, Alekseï. »
Il faut parfois savoir se rendre. Baisser les armes, faire taire les chants, lever le drapeau blanc. Montrer que l’on est peu de choses face à la réalité écrasante. Cela a fait parti de ton éducation au sein de cette famille qu’il a aujourd’hui quittée. Prendre conscience que l’on a perdu, qu’importe l’amertume de la défaite.

Lèvres plissées, tu le regardes étonnamment tendrement. Tu lèves ton verre, à lui, à vous. À tout ce que vous avez traversé ensemble sans jamais vaciller, à vos tendres moments dans l’adversité. À ce compagnon que tu ne reverras plus jamais car il faut parfois dire au revoir, s’incliner.
Tu sais que tu as manqué de grâce.
Que tu t’es malmenée.

Et tu tends ce verre avec fausse dignité.
« À nos amours mortes. »
Confidence cachée, tu avoues sans le prononcer. C’est ta révérence face à cette époque révolue, ton dernier salut face à l’homme qui vous a quitté.
« À cet homme qui nous a mené fièrement sans jamais vaciller. À son ombre qui continue d’exister. À sa mémoire qui ne sera pas oubliée. »
Et tu lèves ce verre bien haut au-dessus de ta tête car tu es dorénavant levée. Ton regard dans le sien, dans hochement de tête, tu bois d’une traite le liquide ambré.
Les yeux clos, à grimacer, on ne saurait dire ce qui te brûle le plus à ce moment, qu’est-ce qui te consume réellement. Un semblant de tradition te reviens à l’esprit et tu brises le verre au sol. C’est comme ça que vous trinquiez.

Ton regard est bas, sur les éclats de verres, tu hoches doucement la tête. « J’ai oublié durant un instant que tu n’en possédais que trop peu pour honorer correctement ce discours, désolé. Il sera repayé. » Un soupir te voile et tu glisses de nouveau tes gants sur tes doigts de fer prêts à rouiller.

Il n’y a plus grand chose que tu puisses relater.
Les optimistes diraient que tu es en paix. Toi au fond, tu sais bien que tu es tout simplement épuisé, que tu t’es malmenée comme une harpie afin que cela ait la fin méritée. Celle avec laquelle tu te berçais. Et durant un instant, tu te tais. Tu prends un instant pour dire au revoir à toutes ces choses que tu ne verbaliseras jamais, tous ces souhaits que tu avais, que tu ne saurais dire pas même sous la torture.

« Il est… tard. Je pense que tu comprendrais si je comptais me retirer. Je dois repartir tôt demain matin. Je devrais présenter mes conclusions dans un rapport, expliquer que je n’ai rien trouvé. »

Gabrielle, tu ne pensais pas leur mentir un jour.
Falsifier, transformer la vérité.
Ta voix est douce, posée. Tranquillisée par l’alcool ingéré, par les larmes versées, par les émotions qui t’ont traversées. Tu réajustes tes habits, calmement, comme si cela importait de faire une bonne impression sur le départ.

« Je vais te souhaiter bonne nuit. »

Tu l’entrevois cet instant. Cette hésitation palpable où seul l’orage résonne. Durant lequel tu le regardes comme pour photographier dans ta mémoire cet instant. Avec la frustration de savoir que le temps viendra la diluer, la transformera à l’image de tes souhaits perforés.
Le bruit de tes chaussures sur le parquet grinçant, tu t’approches. Laissant une distance raisonnable, les bras le long du corps, tu ne sais pas comment dire au revoir. Saluer, ne rien dire, continuer de parler pour combler.

Tu décides de faire mieux.
De mettre un pied dans son monde, celui dans lequel les règles n’existent plus. Ta main sur son torse, tu saisis doucement le tissus de son habit, t’approches, pour finalement l’enlacer, sur la pointe des pieds.  
Cet écart ira mourir avec ce en quoi tu croyais.

« Merci. D’avoir été là tant que tu as pu. »

Et tes mains se resserrent, viennent lacérer, attraper sans désire de relâcher. Tu aurais aimé être plus forte, sortir avec dignité de toute cette situation. Mais durant cet instant, tu veux simplement profiter des derniers instants qui vous sont consacrés.

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